Il y a
des coïncidences curieuses. L'abnégation d'Anne Jouan a traité de l'affaire du
Mediator des laboratoires Servier en est une. Retour sur une mercenaire de
l'information.
Petite expérience : en haut à droite du site lefigaro.fr
tapez la requête Anne Jouan, la journaliste qui signe tous les papiers à charge
contre les laboratoires Servier. Résultat : 18 réponses renvoyant à des
articles aussi passionnants que "les chocolats vont flamber à Noel"
ou encore "pause-café mode d'emploi". Rien en revanche sur son lien
avec Servier.
Seconde expérience : recherchez Jouan+Servier. Etrange 0
résultat. Or, depuis le 4 juin 2010, Anne Jouan a écrit pas moins de 91
articles à charge (j'ai compté), l'essentiel étant concentré sur la seule année
2011. Si cela ne s'appelle pas de l'abnégation... ou une profonde
obéissance !
Nul doute que le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand lui même, grâce à ses
appuis fréquents et puissants chez Euro RSCG, entouré
de ses attachées de presse très attachées depuis longtemps (Huré,
Depret), ont trouvé une oreille attentive à la rédaction du Figaro. Mon
confrère François Ruffin décrivait déjà ces petits soldats du
journalisme "qui vendent du papier comme des poireaux"
pourvu "que la forme soit bonne, on s'en fout du fond..."
Eh oui, Anne Jouan est de cette espèce besogneuse, qui sort des papiers sous
commande pour respecter la stratégie de communication qui lui a été fixée :
occuper le terrain, ne pas laisser de place à la controverse, satisfaire le
prince et surtout ne jamais donner la parole au camp d'en face.
Encore Ruffin : "Accepter un mode de production routinier. Accepter de
produire des reportages ridicules, qui
« ne nous intéressent pas », sous prétexte de « devoir
professionnel ». Accepter le dégoût de soi, de son travail, pour lequel on
éprouve plus de honte que de fierté."
Attali écrivait que le journalisme serait mort dans cinquante ans. C'est
certain grâce à Anne Jouan.
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