La lettre ouverte
d’Irène Frachon publiée dans le Huff Post le 16 mai dernier à quelque
chose de pathétique. Elle démontre, face à au laboratoire Servier qui a
changé de posture, le désarroi de celle qui avait lancé le scandale du
Mediator.
La lettre ouverte
d’Irène Frachon publiée dans le Huff Post le 16 mai dernier à quelque
chose de pathétique. Elle, que l’on croyait désintéressée, a décidé
d’entrer en management. Elle apostrophe le nouveau patron des
laboratoires Servier avec une espèce de condescendance assez troublante.
Elle, qui n’a eu à gérer que ses propres recherches et sa propre
existence de médecin, donne des leçons de gestion au directeur général
d’un groupe de plus de 3000 salariés, une entreprise présente partout
dans le monde, un laboratoire pharmaceutique qui est, quoiqu’on en dise,
une réussite économique.
Certes, Irène Frachon n’a pas la même vision du scandale du Mediator que le patron actuel des laboratoires Servier. Elle dit qu’elle a de nombreux patients qui souffrent du Mediator. Elle raconte les témoignages qui affluent. N’en doutons pas, il y a bien des victimes du Mediator et l’ONIAM chargé des indemnisations fait son travail, sans doute pas assez vite que le souhaiterait madame Frachon. Mais l’effet de loupe, bien connu des journalistes (attirer l’attention sur un cas pour en tirer une généralité), ne peut tromper le sens critique. En effet, on cherche encore où se trouve le scandale. On trouve aisément d’autres scandales qui ne font, d’une façon assez incompréhensible, pas le buzz ou la recette médiatique : Gardazil, prothèse PIP et Cereplas, le scandale de l’amiante toujours pas jugé en France, etc.
Dans ce combat de David contre Goliath, Me Frachon propose à Monsieur Laureau de le rencontrer pour lui faire le point et lui donner des informations. On peut supposer que cela fait bien longtemps que les laboratoires Servier ont une idée assez précise des dégâts relatifs engendrés par leur médicament. On peut en effet imaginer qu’ils ont des cellules de veille qui évaluent précisément les dossiers en liaison avec les plaintes, puisque désormais Servier traite au cas par cas au grand dam des avocats qui rêvaient d’un grand procès exemplaire. Il serait intéressant d’ailleurs de savoir ce que représentait le Mediator dans le chiffre d’affaires de Servier. Probablement pas grand-chose.
Non, ce qui est pathétique dans le combat d’Irène Frachon, c’est qu’aujourd’hui, le président fondateur est décédé et que son successeur a déclaré voir cette affaire avec les yeux d’aujourd’hui. Irène Frachon n’a plus Jacques Servier en face. Celui qui avait fait censuré l’ouvrage de Frachon, « Mediator combien de morts ? » a disparu. Celui qui s’était fait décoré de la très haute distinction de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy (et que beaucoup lui ont reproché), a emporté avec lui sa théorie du complot. Jacques Servier, qui incarnait aux yeux d’Irène Frachon, toute la perversité et le cynisme des laboratoires pharmaceutiques, laisse le terrain à une gestion de crise beaucoup plus raisonnée et empathique. Irène Frachon, a beaucoup perdu avec le décès de Jacques Servier. Elle peut toujours demander à la nouvelle direction de faire cesser le travail de sape de leurs avocats (au nom de quoi d’ailleurs ? une entreprise n’a-t-elle pas le droit de se défendre ?), elle peut animer de nombreuses conférences à charge (avec brio au demeurant), la donne a changé.
Certes, Irène Frachon n’a pas la même vision du scandale du Mediator que le patron actuel des laboratoires Servier. Elle dit qu’elle a de nombreux patients qui souffrent du Mediator. Elle raconte les témoignages qui affluent. N’en doutons pas, il y a bien des victimes du Mediator et l’ONIAM chargé des indemnisations fait son travail, sans doute pas assez vite que le souhaiterait madame Frachon. Mais l’effet de loupe, bien connu des journalistes (attirer l’attention sur un cas pour en tirer une généralité), ne peut tromper le sens critique. En effet, on cherche encore où se trouve le scandale. On trouve aisément d’autres scandales qui ne font, d’une façon assez incompréhensible, pas le buzz ou la recette médiatique : Gardazil, prothèse PIP et Cereplas, le scandale de l’amiante toujours pas jugé en France, etc.
Dans ce combat de David contre Goliath, Me Frachon propose à Monsieur Laureau de le rencontrer pour lui faire le point et lui donner des informations. On peut supposer que cela fait bien longtemps que les laboratoires Servier ont une idée assez précise des dégâts relatifs engendrés par leur médicament. On peut en effet imaginer qu’ils ont des cellules de veille qui évaluent précisément les dossiers en liaison avec les plaintes, puisque désormais Servier traite au cas par cas au grand dam des avocats qui rêvaient d’un grand procès exemplaire. Il serait intéressant d’ailleurs de savoir ce que représentait le Mediator dans le chiffre d’affaires de Servier. Probablement pas grand-chose.
Non, ce qui est pathétique dans le combat d’Irène Frachon, c’est qu’aujourd’hui, le président fondateur est décédé et que son successeur a déclaré voir cette affaire avec les yeux d’aujourd’hui. Irène Frachon n’a plus Jacques Servier en face. Celui qui avait fait censuré l’ouvrage de Frachon, « Mediator combien de morts ? » a disparu. Celui qui s’était fait décoré de la très haute distinction de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy (et que beaucoup lui ont reproché), a emporté avec lui sa théorie du complot. Jacques Servier, qui incarnait aux yeux d’Irène Frachon, toute la perversité et le cynisme des laboratoires pharmaceutiques, laisse le terrain à une gestion de crise beaucoup plus raisonnée et empathique. Irène Frachon, a beaucoup perdu avec le décès de Jacques Servier. Elle peut toujours demander à la nouvelle direction de faire cesser le travail de sape de leurs avocats (au nom de quoi d’ailleurs ? une entreprise n’a-t-elle pas le droit de se défendre ?), elle peut animer de nombreuses conférences à charge (avec brio au demeurant), la donne a changé.